Les Celtes occupaient toute l'Europe au nord de la méditerranée. Ils étaient considérés par les auteurs Grecs et Romains comme des gens primitifs et barbares assoiffés de guerre et de sang.
Tout au contraire, c'était d'habiles mineurs, des métallurgistes hors pairs, des bâtisseurs, ils pratiquaient l'agriculture (dont beaucoup de jardiniers encore actuellement se servent des outils que les Celtes ont créés ou inventés).
Ils furent très doués pour le commerce, même avec des régions très lointaines des lieux de production.
Et l'art dans tout ça me dirait-vous ?
Si les artistes de l'antiquité classique privilégiaient la symetrie et l'ordre, les artistes Celtes s'inspiraient des mutations infiniment subtiles de la nature, ils puisaient leur inspiration au delà de la réalité qu'ils transformaient.
La répétition des motifs constitue l'une des caractéristiques l'une des plus évidente de l'art celtique.
Mais cette répétition, quasi excessive, voire obsessionnelle procède d'une sorte de folie maîtrisée que l'on appelle imagination ou inspiration : loin de simplement remplir l'espace et d'émerveiller le spectateur, ne provoque t-il pas stupeur, vertige et interrogation ?
Les Celtes interprêtent aussi bien le profane que le sacré, le rêve que la réalité, la vie que la mort, artiste dans l'âme, experts dans le travail du bronze, du fer, de l'or, du repoussé, couvraient de décorations complexes leur maniace (collier de cou), fibule, bracelet, poignée de hâche, et harnais de chevaux ou simplement les objets de tout les jours tels que les seaux, les coupes, les cruches, les vases, les bols et gobelets...
Pourquoi ? Pourquoi ce besoin de dépasser l'art figuratif, de déstructurer les formes naturelles pour les remodeler, les étirer, en extraire ces courbes infinies qui se fondent et se confondent dans les entrelacs de palmettes, d'esses ou de triskells.
Au delà d'une telle luxuriante décoration les artistes celtes exprimaient une certaine vision du monde. Ils se voulaient porteurs d'une spiritualité qu'ils témoignaient au travers du symbolisme. Le domaine des signes recèle de nombreux avertissements plus ou moins heureusement employés, les symboles ne se manipulent pas n'importe comment...
Qui ne connaît le destin tragique de certains de ceux-ci utilisés comme image détournée de leur véritable sens tel la Swastika plus connue sous le nom tristement célèbre de croix gammée mais certainement mal employée et surtout par imcompréhension, car bien utilisée, cette figuration de la croix durant des siècles (2000 ans avant JC) fut le symbole du bien-être, de la paix et du bonheur comme l'exprime l'éthymologie de son nom sanscrit ancien : SW et ASTIKA du préfice SW : BIEN et ASTIKA : ETRE.
Les anciens savaient combien cette ignorance à propos des symboles pouvait être néfaste, voire fatale à ceux qui en méconnaissaient les règles.
Voici quelques définitions de certains symboles celtiques :
Ceci est l'explication des symboles les plus récurrents de l'art Celtique, et à travers cet art si singulier, les celtes s'intéressaient plus au mystère caché qu'aux évènements accessibles de la surface.
L'art des Celtes traduira une vision cosmologique, celle qui jaillit de l'esprit et non de l'intelligence. L'esprit est un miroir qui ne se brouille jamais, présent encore à nous avec sa double face objective et subjective, il est notre passé et notre avenir.
Mai au fait.... De quand date t-il ?
Il y eut 2 grandes périodes de l'art Celtique. Les premières cultures qualifiées de Celtiques sont apparues aux alentours de 800 avant JC en Europe centrale dont la culture de Hallstatt qui s'étend jusqu'au 5ème siècle avant JC et doit son nom de la ville de Hallstatt près de Salzsbourg en Autriche connue depuis le deuxième millénaire pour ses mines de sel dont les celtes ont fait grand commerce. La nécropole qui fut découverte en 1846 sur ce lieu révêla un peu plus d'un millier de tombes, principalement princières richement équipées. Les nobles Celtes étaient enterrés sous des tumulus (monticule de terre et de pierres) dans de vastes chambres funéraires où s'y trouvaient outre l'armement, des chaudrons, des services de cornes à boire mais aussi des chars à deux ou quatre roues qui servaient à emmener le défunt dans sa dernière demeure avec parfois les chevaux qui ont servi à tirer ce même char.
Puis vînt la seconde période de l'Art Celtique. A partir du 5ème siècle avant JC la puissance celtique est à son apogée dans le domaine politique, religieux, économique mais surtout dans le domaine artistique qui se caractérise par la culture de la Tène où Lateniènne du nom du site du lac de Neufchâtel en Suisse où fut retrouvé dans l'eau de nombreuses armes, parures de bijoux, outils et monnaies. C'est à partir de cette même période que les Celtes se lancèrent à la conquête de l'Europe de l'Ouest et du Sud en envahissant une partie de l'Italie et plus pécisément la vallée du Pôt, tout le territoire qui allaient devenir la Gaule (la Belgique, le Luxembourg, une partie de la Suisse, et la France actuelle), la péninsule Ibérique et jusqu'en Asie mineure tout près d'Ankara dans la région des plateaux de l'actuelle Turquie à laquelle ils donnèrent le nom de Galatie du nom de leur peuple les Galates.
L'ART CELTIQUE de la période de Hallstatt décore surtout les poteries et les métaux avec les motifs géométriques d'une simplicité saisissante, mais c'est la période la Tène qui fut la plus féconde artistiquement avec ses motifs entrelacés qui ont perduré à travers les âges jusqu'à inspiré les moines Irlandais et Ecossais avec leur splendides manuscrits du haut moyen-âge. L'art celtique s'est beaucoup inspiré d'influences étrusques et Grecs entre autre surtout sur les objets usuels : armes, parures, récipients, monaies, tissus, mais avec des procédés originaux qui différencient ces créations de leur modèle. Le jeu de ligne et de volume au détriment des formes naturelles, les êtres composites, les formes transitoires et changeantes qui varient au gré de l'éclairage ou de l'orientation. C'est un art tout en suggestion et non figé. L'Art Celte du 4ème siècle avant JC gagne encore en originalité, le style dit "végétal" est caractérisé par des motifs en 2 dimensions exécutées en relief avec une allure moins géométrique, l'émail fait de plus en plus son apparition et va supplanter le corail et les artisans Celtes commencent à travailler le verre pour en faire des perles et des bracelets de couleur rouge tiré d'un coquillage qui s'appelle le murex pour ensuite utiliser la garance qui est une plante, ou en bleu qui provient de la guede qui est une autre plante.
Au 3ème siècle avant JC, les Celtes adoptent le procédé du moulage à la cire perdue qui permet des motifs globulaires en relief en utilisant le bronze, l'or, l'argent ou bien l'ambre et le corail soit séparément soit tout à la fois.
D'autres influences comme les scythes vont encore enrichir l'art Celte pour les motifs végétaux qu'ils vont déformer et y ajouter des triskells ou des swastikas revêtant un caractère sacré et/ou spirituel qui renvoit une image différente selon qu'on les observe dans le détail ou dans son ensemble.
L'orfévrerie ne fut pas en reste, figure dans cet art en grand nombre les fibules, ancêtres de nos épingles à nourrice appeler fibules à masque du fait d'être décorées souvent de tête animale, humaine ou de créature fantastique. Les visages humains de ces épingles sont décomposées en forme simple, en accentuant les sourcils, en gonflant les yeux, les joues, le nez et la bouche.
Les oreilles de ces masques sont stylisées en oreilles pointues animales et placées au dessus de la tête. Les animaux le plus représentés sont en premier le cheval, le sanglier, l'oiseau en vol, le sphynx ou encore des griffons encadrés de motifs en forme de lyre. On trouve aussi des tête de cerfs, de béliers et de faucons. Tout ces animaux pourraient être la représentation des dieux et des deesses. Les artistes celtes excellaient aussi dans le travail au compas dont la complexité poussait assez loin tant au niveau du calcul que de la beauté. Ce travail était directement exécuté sur les métaux et seul l'ébauche est réalisé au compas, ensuite le support est gravé au burin.
Cette culture Laténienne va perdurer jusqu'au 1er siècle avant JC tant bien que mal dûes aux invasions romaines au sud et celle des germains au nord.
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